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Couverture du livre numérique "Pastels d'Asie"

Pastels d'Asie
Récit
Jean d'Estray

Collection Récits
Format Kindle
Taille du fichier 461 Ko

Pagination 160 pages

Langue Français

Date de publication 28 mars 2021

Edition d'origine  Pastels d'Asie - Paris : Librairie Molière, 1895 - 1905

Portrait Jean d'Estray (Photographie)

Selon Le Courrier français du 2 août 1906 qui en publia un extrait, Pastels d’Asie se compose des feuilles du carnet de route que Jean d’Estray tint lors d’un long voyage qui le mena de Marseille à Shanghai par Aden, l’antichambre de l’enfer, Colombo, l’île des palmiers, Singapour, Saïgon la ville ensoleillée, Bangkok la Venise d’Asie, Phnom-Penh, Hué, Hanoï, Hong-Kong la cité des marchands et Canton. Il se constitue d’« une succession de tableautins – fixant des paysages, des scènes, des types, avec une réelle qualité d’observation, une sincérité incontestable, mêlée parfois d’ironie légère ».

Extrait
 

« Grâce aux tamarins et aux manguiers qui entre-croisaient leurs frondaisons au-dessus de la maison, la véranda demeurait sombre et relativement fraîche. Allongée dans la berceuse viennoise, la jeune Maréta, écrasée de paresse, pour se donner l’illusion de la brise, se balançait indolemment. Mais ce léger effort emperlait son front de sueur et l’air dense et tiède qui l’éventait, loin de la rafraîchir, l’oppressait et lui donnait la nausée. Alors, elle se leva, empoigna sa lourde crinière et la rejeta sur le haut de sa tête où un large peigne d’écaille blonde la retint avec peine. Elle en ressentit un rapide soulagement ; elle passa sa main sur sa nuque : elle était moite, ainsi que tout son corps sous la chemise de percale humide. De nouveau, l’envahit ce vague écœurement qui naissait de tout, de l’odeur sucrée des fleurs du faux-café, du sifflement exaspérant des moustiques, de l’éclat de la route aveuglante qu’elle apercevait par tronçons entre la haie d’hibiscus et les massifs de bouraos, de la chaleur épuisante et des tourbillons de poussière qui déposaient leur cendre grise sur les feuilles des arbres et le gazon des trottoirs. »

Edition originale

Couverture du livre "Pastels d'Asie"

Pastels d'Asie

Paris : Librairie Molière, [circa 1900]
283 p.

Ce qu'en dit la Critique de l'époque...

Le Courrier français, n°31

2 août 1906

L'auteur des Petits quarts d'heure amoureux d'Extrême-Orient, après nous avoir raconté les petites aventures d'un voyageur dans l'Indo-Chine, s'est assagi et nous donné les feuilles de son carnet de route. De Marseille à Shangaï par Aden, l'antichambre de l'enfer, Colombo, l'île des palmiers, Singapour, Saïgon la ville ensoleillée, Bangkok la Venise d'Asie, Phnom-Penh, Hué, Hanoï, Hong-Kong la cité des marchands et Canton, c'est une succession de tableautins — fixant des paysages, des scènes, des types, avec une réelle qualité d'observation, une sincérité incontestable, mêlée parfois d'ironie légère. Ce volume promène son lecteur sous les cieux magnifiques des tropiques, dans la féerie des pays enchantés et dans la pouillerie de la vieille Chine, des palais asiatiques aux prisons chinoises. Les merveilles des crépuscules et des aurores, les splendeurs de la nature, ont intéressé l'auteur autant que l'étude des mœurs et l'observation des gens. Dans un style clair, précis et coloré, il a su créer des petits pastels qui nous font connaître des pays intéressants et attirants par leur civilisation et par leur beauté étrange : sans prétendre tirer aucune conclusion, Jean d'Estray a noté tout ce qu'il a vu sans enlaidir ni embellir, avec le plus grand souci et l'exactitude la plus rigoureuse.

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Auteur

Né en 1878 à Châteauneuf de l’union de Michel Léo Marchadier, propriétaire, et de Marie Berthe Rogron, sans profession, Jean Marchadier d’Estray fit des études juridiques et devint Capacitaire en Droit en 1896, puis Gradué en Droit le 7 juillet 1896 avant de devenir Officier d’Académie le 4 janvier 1904. Il publia ses premiers articles et essais littéraires vers 1891-1892 et collabora avec des petits journaux comme Le Boul’Mich, L’Émeraude ou La Colline. Chargé du journal Le Quartier Latin en 1898, il collabora à La Presse et à L’Événement à partir de fin 1898. Il donna des conférences littéraires dans les années 1900-1901 et fonda La Revue Libre en 1901 (vendue le 31 décembre 1904 à Eugène Jung). Il fut délégué de la Presse Métropolitaine à l’exposition de Hanoï en novembre 1902 et devint membre du Comité de l’Association syndicale des Journalistes coloniaux en 1903, ainsi que de la Société des Gens de Lettres en 1906. Il posa sa candidature à la Délégation du Conseil Supérieur des Colonies à Konakri en Guinée française le 20 mai 1906, puis devint rédacteur de politique coloniale à La République française, tout en collaborant avec d’autres journaux et revues : La Presse, L’Intransigeant, La Vie parisienne, Armée et Marine, Armées et Sports, La Revue Illustrée, L’Illustration, Le Tour du Monde, Soleil illustré, Le Petit Bleu de Bruxelles, tout en veillant à garder son indépendance et sa liberté d’expression. En 1911, il reçut du Ministère de l’Instruction publique le Prix National de prose pour son ouvrage Thi-Sen, la petite amie exotique, qui reçut la même année le Prix de Rome. Il dirigea en outre Peugeot Revue. Entre les deux guerres, il demeura dans le 8ᵉ arrondissement de Paris où il dirigea une maison d’édition installée au 1ᵉʳ étage de la maison qu’il habita à partir de 1902. Il accomplit son Service militaire à Angoulême au sein de la 9ᵉ Compagnie du 107ᵉ RI, fut nommé caporal en septembre 1900, puis sergent en 1901. Il effectua un stage de sous-officier d’Infanterie au 24ᵉ en juillet 1902, puis devint sous-lieutenant de réserve au 80ᵉ puis au 100ᵉ d’infanterie à Tulle en 1904. Pendant la Première guerre mondiale, il servit au 19ᵉ escadron du Train. Avec sa Brigade, il combattit sur de nombreux fronts. Attaché à l’État-major de l’Aviation, il intégra un groupe d’Anciens Combattants « Croix de Guerre héroïque », fut décoré au péril de sa vie à titre de Chef de Bataillon d’Aviation, puis fut proposé en 1924 pour la rosette de la Croix de Guerre de France et de Belgique. Devenu Chevalier de la Légion d’Honneur, il mourut pour la France le 25 janvier 1940 à Châteaudun, à l’âge de 62 ans.

Autres œuvres de l'auteur

Couverture du livre "Thi-Sen"

​[Texte imprimé]

Vieillir !
Paris : E
ditions de la Revue libre, 1902
45 p.

​[Texte imprimé]

Petits quarts d’heure amoureux d’Extrême-Orient
Paris : Editions de la Revue libre, 1903
264 p.

​[Texte imprimé]

Thi-Sen. La Petite amie exotique
Paris : M. Bauche, 1911
356 p.

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